Assises de la Pédiatrie

Consultation des Professionnel.le.s

Sénat : Audition du comité d’orientation des Assises de la pédiatrie et santé de l’enfant

Mise à jour Avril 2024

Le rapport des Assises de la pédiatrie sera bientôt rendu. Il a été présenté au Sénat : retrouvez l’audition en vidéo ici.

Quelle place pour la kinésithérapie pédiatrique ?

Avril 2023

Ce document relate les résultats de la consultation menée auprès d’un échantillon de 311 kinésithérapeutes. A partir des travaux ouverts par le gouvernement au sujet de la santé des enfants, un large tour d’horizon de cette spécificité d’exercice pour les kinésithérapeutes est proposé.

Conclusion

A. Des résultats généraux en accord avec les pratiques de terrain rapportées

Les résultats et commentaires nous confortent dans l’idée que nous nous faisions de la dynamique des kinésithérapeutes exerçant leur activité en pédiatrie. Les pratiques rapportées semblent parfaitement conformes aux attentes en matière de qualité des pratiques, de coopération interprofessionnelle, de formation et d’adaptation.

Ces résultats nous projettent sur l’ensemble des pistes de travail qui s’ouvrent pour l’AFKP en collaboration avec les associations locales, les instances de la profession et nos partenaires.

B. Les points forts de chaque axe

Concernant l’axe 1 (Parcours de santé de qualité et sans rupture), nous ne pouvons que saluer en pratique courante la production de bilan et l’utilisation de tests ou échelles standardisées. Connaissant l’investissement nécessaire en formation, en temps de passation et de rédaction, nous constatons que l’appropriation de ces outils est majoritairement intégrée en kinésithérapie pédiatrique.

Les informations sont partagées avec les parents et partenaires.

Concernant l’axe 2 (Les enfants à besoins particuliers et l’amélioration de leur parcours), les kinésithérapeutes restent très impliqués dans la prise en soins des enfants à besoins particuliers, porteurs de handicap ou d’affection longue durée. Il faut développer leur nombre en regard des besoins et organiser leur inclusion dans les parcours de soins.

Concernant l’axe 3 (Relever le défi de la santé mentale des enfants), les kinésithérapeutes sont en demande de complément de formation sur ces sujets et en particulier dans l’identification de professionnels partenaires.

Concernant l’axe 4 (Mieux prévenir) les kinésithérapeutes sont impliqués sur des actions de prévention primaire, secondaire.

Concernant l’axe 5 (Renforcer la formation des professionnels et faire évoluer les métiers en charge de la santé des enfants), Les kinésithérapeutes exerçant en pédiatrie ont une dynamique de formation en lien avec la complexité et l’étendue des champs de compétences à acquérir. Les parcours professionnels dans cette spécificité les engagent vers l’expertise. Ils s’impliquent également dans la formation des autres professionnels de santé ou en formation initiale.

Concernant l’axe 6 (Améliorer les connaissances et les pratiques en santé de l’enfant par la recherche, et favoriser les pratiques innovantes), des initiatives innovantes en lien avec les équipes médicales de périnatalité et une amorce de la recherche paramédicale en soins de kinésithérapie pédiatrique

C. Les difficultés exprimées

Cependant, cette consultation nous confirme également un ensemble de difficultés exprimées par les thérapeutes pour maintenir et améliorer leurs conditions d’exercice spécifique au sein de notre profession mais également auprès de nos partenaires professionnels de santé et instances.

Des professionnels au potentiel d’experts non identifiés. Malgré les efforts faits par l’ordre pour donner un cadre à la spécificité d’exercice, malgré les outils de référencement professionnel mis en place par les ARS, URPS MK… l’identification des professionnels semble toujours être un frein à l’accès aux soins de qualité.

Des difficultés pour les équipes médicales à identifier les professionnels formés et compétents lorsqu’ils exercent en libéral. Et en parallèle de cela, une attractivité pour l’exercice salarié en établissement de santé en baisse et en particulier dans les établissements médico-sociaux.

Un manque de professionnels formés et identifiés globalement en regard des réponses à apporter à l’ensemble des demandes de soins sur les territoires où la démographie des natalités est dynamique. 

Des actes conventionnels en exercice libéral non adaptés en regard de la complexité et de l’expertise de la pratique. Des soins de qualité et conformes aux recommandations ne permettent plus de maintenir l’activité en regard des investissements en formation, adaptation des locaux etc … 

Des difficultés d’accès aux soins en lien avec des retards de prescription en médecine de ville, des coopérations avec les PCO trop faibles, des listes d’attente pour les professionnels identifiés trop importantes.

Encore trop peu d’initiatives des instances officielles URPS MK, CPTS … pour construire des projets autour des aptitudes fonctionnelles de l’enfant en prévention, en partenariat « Ville-médicosocial-hôpital » avec les kinésithérapeutes. 

D. Des pistes de travail

1. Au sein de la profession

Une des fortes demandes des participants est un travail autour de la reconnaissance d’une véritable expertise en rééducation pédiatrique. Cette expertise serait marquée par une série de critères objectifs, mesurables et évaluables dans le temps, permettant d’identifier réellement les professionnels « support » à cette pratique et qui puissent intervenir également dans une activité de soutien à l’ensemble des autres kinésithérapeutes dans leur prise en soins ponctuelle auprès des enfants.

Il semblerait que des groupes de travail soient à l’étude sur ces sujets au sein de la profession. Certaines associations locales sont également dans cette dynamique avec une structuration des pratiques de « compagnonnage » pour maintenir et faciliter l’accès aux soins de qualité en kinésithérapie sur l’ensemble des territoires et dans les parcours de santé des enfants.

 

Concernant la formation initiale, il semblerait qu’un travail soit également nécessaire pour poser une base commune en “initiation à la pratique pédiatrique” et en particulier autour du développement normal de l’enfant et de ses troubles. Les soins de développement pourraient également soutenir les prises en soins des nourrissons et engager les professionnels à poursuivre plus précisément leur parcours de formations vers la neurologie, traumato orthopédie, les fonctions respiratoires, handicap etc… 

2. Avec les association locales

La dynamique des associations locales en kinésithérapie pédiatrique a permis de longue date de promouvoir cette pratique au sein de la profession, de la faire évoluer et de l’améliorer constamment.

Les actions menées au plus proche des professionnels par celles-ci (journées d’études, analyse de pratiques entre pairs, formations et projets territoriaux…) permettent le maillage territorial et soutiennent les activités des professionnels.

Leur répartition sur le territoire national est inégalement répartie et de ce fait, certains professionnels sont privés de ces actions et de cette dynamique. L’AFKP soutiendra l’ensemble des initiatives de création pour combler ces manques. 

Les associations locales de kinésithérapeutes exerçant en pédiatrie sont les partenaires privilégiés de l’AFKP, et nous souhaitons saluer leur investissement associatif et bénévole au service des soins à l’enfant et de l’amélioration constante de nos pratiques.

 

3. Avec les kinésithérapeutes

Nous souhaitons remercier chaleureusement les consœurs et confrères qui ont souhaité participer à cette consultation, ainsi que l’ensemble des kinésithérapeutes qui œuvrent au quotidien et à travers leurs soins, à apaiser les douleurs, à améliorer les aptitudes et capacités fonctionnelles des enfants et adolescents qui leur sont confiés

L’ensemble des sujets abordés au travers de ce questionnaire, nous poussent à poursuivre, à partager et explorer plus en détail toutes ces pistes de réflexions.

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